C. L’échec de la monarchie constitutionnelle

1. La Constitution de 1791

Sur le modèle britannique et dans le courant des idées des Lumières (séparation des pouvoirs), l’Assemblée constituante adopte une Constitution le 3 septembre 1791 qui introduit le partage du pouvoir entre le roi et l’Assemblée nationale. Le roi dispose du pouvoir exécutif tandis que les lois sont votées par l’Assemblée (pouvoir législatif).

Ce compromis politique permet d’encadrer la monarchie qui doit rendre compte à la nation : on parle de monarchie constitutionnelle. Toutefois seuls les citoyens actifs (= qui contribuent à l’impôt) ont le droit de vote (suffrage censitaire). Les femmes n’ont pas le droit de vote.

2. Le discrédit du roi et la fin de la monarchie

Louis XVI voit d’un mauvais œil la Révolution. En juin 1791, il tente de s’enfuir avec sa famille pour rejoindre des troupes acquises à sa cause avec l’intention de mener une contre-révolution. Arrêté à Varennes, il est ramené à Paris et suspendu de ses fonctions jusqu’à l’adoption de la Constitution en septembre. Même s’il prête serment à la Constitution, considéré comme un traître, il perd la confiance d’une partie du peuple qui réclame une république (fusillades du 17 juillet 1791).

L’Assemblée nationale déclare la guerre à l’Autriche, alliée de la Prusse, le 20 avril 1792, sous l’influence des Girondins. Le roi, qui voit l’occasion de retrouver son pouvoir, y est favorable. Mais l’armée française, désorganisée, cumule les défaites et les troupes étrangères envahissent le territoire : l’Assemblée déclare alors « la Patrie en danger » le 11 juillet 1792. Des volontaires (les fédérés) rejoignent Paris pour défendre la nation.

Le roi est soupçonné de jouer un double-jeu. La tension monte et la foule menée par les sans-culottes et des fédérés attaquent les Tuileries le 10 août 1792. Sous la pression, l’Assemblée nationale met en place la Convention et suspend la fonction royale : c’est la fin de la monarchie.


Vocabulaire

Constitution : loi qui fixe l’organisation des pouvoirs et précise le fonctionnement des institutions.

Fédérés : membres des associations armées qui défendent les idées révolutionnaires.

Girondins : groupe de députés républicains plutôt modérés, rival des Montagnards et hostile aux sans-culottes.

Monarchie constitutionnelle : régime dans lequel le pouvoir du roi et encadré par une Constitution.

Montagnards : groupe de députés siégeant sur les gradins du haut de l’Assemblée. Favorables à la République, ils sont proches des sans-culottes.

Sans-culottes : surnom des révolutionnaires parisiens, issus des catégories populaires. Ils son reconnaissables à leurs habits.


Documents

La Constitution de 1791 (Monarchie constitutionnelle)

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