B. Des métropoles fragmentées

1. Des inégalités socio-spatiales qui se renforcent

Les inégalités socio-spatiales sont de plus en plus fortes dans les métropoles. Les populations mais aussi les quartiers d’une même métropole n’ont pas un accès égal aux richesses ni aux services.

En général, les centres des métropoles concentrent les richesses et les populations les plus aisées. Les quartiers d’affaires regroupent les institutions économiques et financières et se distinguent par un alignement de tours de bureaux (gratte-ciel) typique appelé skyline qui tend à uniformiser les paysages urbains des grandes métropoles. Les plus riches habitent dans les quartiers centraux réhabilités (gentrification) et bénéficient de l’ensemble des services. L’explosion des prix de l’immobilier dans les quartiers centraux redynamisés poussent les populations les moins aisées vers la périphérie.

Dans les quartiers défavorisés, les populations sont marginalisées et exclues de nombreux services (transports, santé…). Les poches de pauvreté des centres-villes contrastent fortement avec les quartiers aisés qui les bordent (Tower Hamlets vs « Richistan » à Londres). Dans les périphéries, les populations pauvres sont progressivement mises à l’écart de la mondialisation.

Dans certains pays, les populations riches profitent d’un cadre de vie sécurisé et privilégié : les “communautés fermées” (gated communities)
Dans les pays du Sud, les plus pauvres sont contraints de vivre dans des bidonvilles à l’image des Slums de Mombai.

Ecoute la leçon (lue par Yslène, 1G)

– Le résumé en schéma : Des métropoles fragmentées

2. Vers une précarité durable ?

Dans les pays du Sud, la gestion des bidonvilles est un enjeu important. Ces bidonvilles constituent des quartiers insalubres dans lesquels les populations ont un accès très limité à l’éducation et à la santé et sont exposées à l’insécurité. Les pays les plus pauvres sont souvent démunis pour trouver des solutions (relogement, investissements dans les infrastructures) et dépendent de l’aide des ONG.

Dans les pays du Nord, l’exclusion sociale des populations les plus pauvres s’accroît. Des poches de pauvreté subsistent. Elles peuvent prendre la forme de quartiers de banlieue dégradés en Europe ou de ghettos en Amérique du Nord. L’explosion des prix des logements dans les métropoles favorise le mal logement.

Néanmoins, certaines métropoles cherchent à se transformer pour réduire les inégalités sociales et préserver l’environnement en s’appuyant notamment sur les innovations technologiques. Pour devenir « durable », ces métropoles se mutent en smart cities (New-York, Singapour), développent des écoquartiers (Paris) et favorisent la mixité sociale.

Reste que la compétition entre les métropoles et la course au développement économique, en particulier dans les pays du Sud, poussent à revoir les priorités à la faveur des inégalités.

– Le résumé en schéma : La précarité dans les métropoles


Vocabulaire

Banlieue : commune en périphérie d’une ville dont elle dépend.

Bidonville : quartier d’habitat défavorisé caractérisé par des logements insalubres, souvent construits avec des matériaux de récupération, et une grande pauvreté.

Ecoquartier : partie d’une ville aménagée et gérée dans une démarche de développement durable.

Gated community : quartier résidentiel fermé, socialement homogène, et généralement habité par une population aisée.

Gentrification : transformation de quartiers populaires par l’arrivée de groupes sociaux favorisés.

Ghetto : quartier qui regroupe les membres d’une communauté plus ou moins homogène.

Skyline : ligne d’horizon dessinée par la structure générale d’une ville.

Smart city : ville intelligente aménagée en intégrant les nouvelles technologies afin d’optimiser sa gestion.


Documents

Vidéo/Synthèse : Les inégalités socio-spatiales à Londres

– Vidéo : Les inégalités sociales à Mumbaï

– Schéma : Organisation et dynamique d’une métropole

– Croquis (exercice) : Londres, métropole fragmentée et étalée

Qu’est-ce qu’une Smart city ?