Voix : Lévy C. (1E/LGT Damas, 2020) Caricature : Alexandre B. (1A/LGT Damas, 2020) Texte : Mélanie P. (1A/LGT Damas, 2020)
Écrivain et poète romantique du XIXème siècle, Victor Hugo est un auteur engagé et passionné. Chantre de la monarchie lors de ses débuts dans la politique, il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à l’élection présidentielle sous la IIe République avant de combattre ses idées politiques qu’il juge réactionnaires. Suite au coup d’Etat de 1851, Il s’exile et affirme sa franche opposition à Napoléon III qu’il surnomme « Napoléon le Petit ». Après la proclamation de la IIIe République en 1870, Victor Hugo retourne triomphalement à Paris. Figure républicaine emblématique, auteur populaire, opposé à la peine de mort, défenseur du droit des femmes et de la laïcité, il a des idées tranchées sur la société. Il s’éteint le 22 mai 1885, après 83 années de passion pour l’écriture et la politique. Victor Hugo reçoit des funérailles nationales qui sont l’occasion de célébrer la République avant d’être enterré au Panthéon.
« Le gouvernement actuel de la France est le gouvernement républicain ! ».
Alphonse de Lamartine, 1848.
1. Une démocratie porteuse d’espoirs
Le 24 février 1848 marque la fin de la monarchie de Juillet et le début de la IIe République, portée par un gouvernement provisoire dont Lamartine, poète et député républicain, se fait le chantre.
La IIe République nourrit beaucoup d’espoirs chez les Républicains qui prennent rapidement de nombreuses décisions importantes : l’abolition de la peine de mort pour les prisonniers politiques (27 février), la garantie de la liberté de la presse et de réunion (4 mars), l’adoption du suffrage universel masculin (5 mars), qui rend sa souveraineté au peuple (sauf aux femmes), et l’abolition de l’esclavage (27 avril 1848), ardemment défendue par Schoelcher au nom du principe d’égalité.
Sur le plan de l’organisation politique, la Constitution du 4 novembre affirme la séparation des pouvoirs : le pouvoir législatif est confié à l’Assemblée nationale tandis que le pouvoir exécutif revient au Président de la République.
Des mesures sociales sont également prises : création des Ateliers nationaux afin de donner du travail aux chômeurs parisiens et limitation de la durée de la journée de travail (loi des 10 heures).
Les limites de l’idéal démocratique et social de la IIe République laissent apparaître des tensions qui finissent par enterrer la République.
Alors qu’elles ont été actrices de la révolution de février 1848, les femmes ne sont toujours pas les égales des hommes sous la IIe République (suffrage universel masculin). Des figures féminines manifestent alors des revendications en faveur de l’émancipation des femmes (« clubs de femmes », journaux féminins comme La voix des femmes), à l’image de George Sand.
Tandis que la crise économique et sociale persiste, l’Assemblée nationale décide la fermeture des Ateliers nationaux jugés trop coûteux (21 juin 1848). En réaction, des barricades sont érigées à Paris (Journées de Juin). La révolte est réprimée dans le sang : c’est la désillusion dans le monde ouvrier.
Cet épisode est l’expression de divisions de plus en plus fortes. D’une part sur le plan idéologique (vision libérale/vision socialiste) mais aussi sur le plan sociétal (ville en effervescence/campagnes traditionnelles). La victoire du parti de l’Ordre aux élections de mai 1849 marque le basculement vers une République conservatrice qui va restreindre les libertés (1849 et 1850) et la démocratie (loi du 31 mai 1850 limitant le suffrage universel).
Premier président élu, Louis-Napoléon Bonaparte s’oppose à l’Assemblée qui lui refuse la possibilité de se représenter pour un deuxième mandat. Il organise alors un coup d’État (2 décembre 1851) avec le soutien de l’armée.