P. Bismarck, artisan de l’unification allemande

Voix : Maxime C. (1E/LGT Damas, 2020)
Caricature : Alexandre B. (1A/LGT Damas, 2020)
Avec la participation de Mélanie P. (1A/LGT Damas, 2020) pour le texte.


Homme d’Etat prussien et habile diplomate, Bismarck est l’artisan de l’unification allemande au XIXe siècle. Issu de la petite noblesse, conservateur pragmatique, il est appelé au poste de chancelier de la Prusse par le roi Guillaume Ier en 1862. Son objectif est clair : construire l’unité allemande autour de la Prusse par tous les moyens. La ruse et la guerre vont servir ses intérêts politiques. Les guerres contre le Danemark en 1864, contre l’Autriche en 1866 et enfin contre la France en 1870 sont les étapes du projet d’unification des Etats allemands qui se concrétise avec l’instauration de l’Empire allemand le 18 janvier 1871 dont il devient alors le chancelier impérial. Alors que ses relations avec le nouvel empereur Guillaume II se ternissent, il est écarté du pouvoir en 1890. Bismarck s’éteint en 1898, à l’âge de 83 ans.

B. La construction de l’unité allemande contre la France

1. Le développement du nationalisme allemand

Sous l’occupation du Premier Empire de Napoléon Ier, les Etats allemands (dont fait partie la Prusse) trouvent une cause commune : chasser les Français. Le rôle des troupes prussiennes dans la bataille de Waterloo (1815) qui met définitivement fin à la domination française renforce le sentiment nationaliste allemand.

Suite au Congrès de Vienne (1815), les Etats allemands sont réunis au sein d’une confédération germanique qui inclut des territoires autrichiens et prussiens. Si la confédération est dominée par l’Autriche de Metternich, l’influence de la Prusse progresse.

Source : lhistoire.fr

En 1834, l’instauration d’une union commerciale et douanière (Zollverein) marque une étape vers l’unification allemande dans laquelle la Prusse joue un rôle moteur.

La révolution de Mars de 1848 qui touche les Etats allemands porte l’idée de l’unité allemande. Mais le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, craignant la réaction de l’Autriche et refusant l’idée de tenir sa légitimité d’élus du peuple, refuse la couronne impériale qui lui est proposée par le Parlement de Francfort : la tentative d’unité politique est un échec.

Sous l’impulsion de Radowitz, partisan de l’unification allemande, l’Union d’Erfurt propose en 1849 de réunir des Etats allemands autour de la Prusse en excluant l’Autriche. Cette tentative se solde également par un échec sous la pression de l’Autriche (Conférence d’Olmütz, 1850).

Ecoute la leçon (lue par Yslène, 1G)

2. L’unification par la guerre

Le milieu du XIXe siècle voit émerger la puissance économique et militaire de la Prusse, grâce notamment à l’industrialisation. C’est dans ce contexte qu’en 1862 le roi de Prusse Guillaume Ier nomme Otto von Bismarck, conservateur pragmatique, au poste de chancelier. Bismarck a pour objectif de mener à bien l’unité allemande autour de la Prusse seule par tous les moyens, y compris la guerre.

Bismarck.

En 1864, à l’issue d’une guerre contre le Danemark, la Prusse prend le contrôle des duchés germanophones de Schleswig et d’Holstein (Nord de la confédération germanique) aux côtés de l’Autriche. Il est convenu que les deux puissances victorieuses se partagent la gestion des duchés mais la Prusse annexe le duché d’Holstein en 1866 dans le but de provoquer l’Autriche.

Avant de précipiter la guerre contre l’Autriche, Bismarck, en fin diplomate, s’est assuré de la neutralité de la France de Napoléon III (entrevue de Biarritz, 1865) et du soutien du royaume de Sardaigne qui souhaite prendre la Vénétie aux Autrichiens.

En 1866, la guerre austro-prussienne se solde par la défaite rapide de l’Autriche qui est écrasée à Sadowa (3 juillet 1866) et révèle la puissance militaire de la Prusse. La Confédération germanique est dissoute. Elle est remplacée en 1867 par la Confédération de l’Allemagne du Nord, dominée par la Prusse et qui exclut l’Autriche et les États du sud de l’Allemagne.

Ecoute la leçon (lue par Yildiz, 1D)

3. La défaite française et l’unité allemande

Napoléon III tente en vain de faire obstacle à l’unité allemande en favorisant la création d’une Confédération des Etats allemands du Sud, hostiles à la Prusse malgré leur dépendance au puissant royaume allemand.

L’opposition de Napoléon III à l’accession d’un prince prussien au trône d’Espagne va servir les intérêts du chancelier allemand. En juillet 1870, Bismarck fait diffuser une version alarmiste d’un télégramme de Guillaume Ier qui exprime en réalité simplement son refus de se plier aux exigences de l’empereur français de ne plus proposer de candidat au trône d’Espagne : c’est la dépêche d’Ems. La ruse de Bismarck attise la colère de l’opinion publique française et précipite la déclaration de guerre de la France contre la Prusse (19 juillet 1870).

La guerre franco-prussienne est une aubaine pour Bismarck qui est sûr de la supériorité militaire de la Prusse. De plus, il espère une coalition des Etats allemands contre l’adversaire français. En face, l’armée française est mal préparée, mal équipée, mal commandée et elle ne peut compter sur le soutien des Etats allemands du Sud. La déroute de la France prend fin avec la capitulation à Sedan le 1er septembre 1870 et l’humiliante capture de Napoléon III qui entraîne la chute du Second Empire.

La victoire prussienne concrétise l’unification allemande : un nouvel Empire allemand (Reich) qui regroupe les Etats allemands, avec à sa tête le roi de Prusse Guillaume Ier, est proclamé le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles. Le traité de Francfort (10 mai 1871) impose à la France une indemnité de guerre (cinq milliards de francs-or) et annexe l’Alsace et une partie de la Lorraine (sans le consentement des populations) au profit de l’Empire allemand.

Source : Wikipédia.

Ecoute la leçon (lue par Sajaline, 1A)


Le schéma-bilan : L’unité allemande


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Documents

Carte : La construction de l’unité allemande

PPO : Bismarck et la proclamation du Reich