B. L’Empire : des succès à la contestation

1. Napoléon Ier, empereur des Français

Sous la pression, le Sénat adopte un texte (sénatus-consulte) qui proclame l’Empire et donne au Premier Consul Bonaparte le titre d’Empereur des Français, le 18 mai 1804. L’installation de l’Empire en France est confirmée par un plébiscite (novembre 1804) et le sacre de Napoléon 1er est célébré le 2 décembre 1804 en présence du Pape, symbolisant le rôle de réconciliateur de l’Empereur.

Le régime de Napoléon 1er prend la forme d’une monarchie dynastique (son successeur étant son héritier) alors que les assemblées sont supprimées (Tribunat) ou soumises.

L’Empereur s’entoure d’une cour constituée par une noblesse d’Empire qui regroupe majoritairement des bourgeois, quelques gens du peuple, et d’anciens nobles.

La stabilité politique et la croissance économique conditionnent la popularité du régime malgré son caractère autoritaire.

2. Les conquêtes napoléoniennes

Sous l’Empire, la France connaît des victoires militaires nombreuses sur les coalitions européennes et les conquêtes assurent à Napoléon la domination d’une grande partie de l’Europe continentale.

Grâce à la conscription, obligatoire depuis 1798, et à l’enrôlement de nombreux soldats étrangers, Napoléon peut s’appuyer sur la plus grande armée d’Europe : la Grande Armée.

En 1811, fort de son élargissement, l’Empire compte 130 départements et 45 millions d’habitants. Hors des frontières de l’Empire, les États vassaux sont sous la tutelle de Napoléon. L’homme fort de l’Europe place des membres de sa famille sur les trônes d’Espagne et de Naples.

La France étend également son influence sur l’Europe avec la diffusion du Code civil (« code Napoléon ») et des idées de la Révolution (Constitution, abolition de la féodalité, système métrique…).

3. La contestation de l’hégémonie française

Alors que l’influence française s’étend sur l’Europe sous l’Empire de Napoléon Ier, certains peuples vont contester l’occupation française.

A partir de 1808, en Espagne, le peuple madrilène se soulève contre la décision de Napoléon d’imposer son frère Joseph sur le trône espagnol. La répression sanglante du maréchal Murat (des centaines de personne fusillées) produit l’effet contraire de celui recherché (terroriser la population) et la révolte s’étend à toute l’Espagne sous une forme nouvelle : la guérilla.

En Russie et en Prusse, un sentiment national anti-français se développe. Le tsar Alexandre Ier s’appuie dessus pour appeler à repousser l’ennemi français lors de la campagne de Russie.

Finalement, l’échec de Napoléon à envahir la Russie en 1812 et la défaite de Leipzip en 1813 entraînent la chute de l’empereur qui doit abdiquer en 1814 avant d’être exilé sur l’île d’Elbe. Il s’échappe et reprend le pouvoir en France en 1815 avant d’être d’être définitivement vaincu à Warterloo le 18 juin 1815 et déporté sur l’île anglaise de Sainte-Hélène. Cette courte période qui marque le retour de Napoléon est appelée les « Cents jours ».

A la fin de l’Empire, la France est réduite à ses frontières de 1792.


Vocabulaire

Conscription : mise en place d’un service militaire (à partir de 1798 en France).

Grande Armée : nom donné à l’armée napoléonienne en raison du grand nombre de soldats engagés (plus de 600 000 en 1812, issus de diverses nations).

Guérilla : lutte armée de civils contre un envahisseur/occupant et ses alliés. Le terme est utilisé dans ce sens pour la première fois lors de la guerre d’indépendance d’Espagne contre les armée napoléoniennes (1808-1814). Les pertes françaises causées par la guérilla (durant 5 ans) sont estimées à 80 000 hommes.


Personnage de l’Histoire : Napoléon Ier


Documents

Peinture : Napoléon Ier, empereur des Français

Carte : La domination française sur l’Europe (1804-1814)

Etude de document : La diffusion des idées de la Révolution en Europe

Texte : La diffusion des idées de la Révolution en Europe

Peinture : L’insurrection de Madrid contre l’occupant français (1808)

Etude de document : Le sentiment national anti-français