P. Bismarck, artisan de l’unification allemande

Voix : Maxime C. (1E/LGT Damas, 2020)
Caricature : Alexandre B. (1A/LGT Damas, 2020)
Avec la participation de Mélanie P. (1A/LGT Damas, 2020) pour le texte.


Homme d’Etat prussien et habile diplomate, Bismarck est l’artisan de l’unification allemande au XIXe siècle. Issu de la petite noblesse, conservateur pragmatique, il est appelé au poste de chancelier de la Prusse par le roi Guillaume Ier en 1862. Son objectif est clair : construire l’unité allemande autour de la Prusse par tous les moyens. La ruse et la guerre vont servir ses intérêts politiques. Les guerres contre le Danemark en 1864, contre l’Autriche en 1866 et enfin contre la France en 1870 sont les étapes du projet d’unification des Etats allemands qui se concrétise avec l’instauration de l’Empire allemand le 18 janvier 1871 dont il devient alors le chancelier impérial. Alors que ses relations avec le nouvel empereur Guillaume II se ternissent, il est écarté du pouvoir en 1890. Bismarck s’éteint en 1898, à l’âge de 83 ans.

DM. Travail à rendre

Les Premières, je vous propose de vous entraîner sur la “question problématisée” (E3C) en révisant vos dernières leçons d’histoire :

La feuille d’entraînement – Société française en mutation (1848-1870) [PDF classique]

Vous traiterez le sujet étape par étape, à l’aide de la feuille d’exercice.

Vous avez jusqu’à lundi 23.03 pour me transmettre votre travail sous la forme qui vous convient le mieux (OpenOffice, Word, texte simple…) par email (admin@grweb.fr) ou via Pronotes.

Si vraiment vous n’avez pas d’autre solution, vous pouvez rédiger vos réponses sur une feuille et m’envoyer la photographie (claire et lisible) de votre travail.

Bon courage !

Ps. pour celles et ceux qui maîtrisent les outils informatiques, voilà une version expérimentale de l’exercice à remplir directement sur le document :

La feuille d’exercice à remplir directement [PDF formulaire]

Attention à bien vérifier que votre outil sauvegarde vos informations avant de tout compléter ! Dans le doute, choisissez le document classique.

B. La société française en mutation

1. Une France encore rurale

Le dossier pour construire ta leçon :
Une France encore rurale (1848-1870) [PDF]

La leçon

Vers le milieu du XIXe siècle, la population française vit très majoritairement à la campagne. En 1866, 69,5 % des Français sont des ruraux et 51,1 % de la population active vit de l’agriculture.

Sous le Second Empire, les progrès de l’agriculture se renforcent (fertilisation des terres pauvres, prairies artificielles) et les rendements s’améliorent (blé, pomme de terre, betterave…). De plus, la mécanisation se développe à l’exemple des locomobiles qui se répandent progressivement dans les campagnes.

Ces progrès améliorent la productivité et poussent les ruraux les moins qualifiés et les plus pauvres à quitter la campagne pour rejoindre les villes où la demande de main d’œuvre augmente avec l’industrialisation : c’est l’exode rural. Dans ce contexte, les conditions de vie des habitants de la campagne s’améliorent (augmentation des salaires, progrès de l’alimentation…) même si elles demeurent encore globalement difficiles.

Autre progrès, les campagnes françaises se politisent grâce au suffrage universel masculin qui donne le droit de vote aux paysans sans conditions de moyens et favorise ainsi l’intérêt des ruraux pour la politique à laquelle ils sont désormais partie prenante (débats, participation aux élections…).

Toutefois, la France rurale reste très conservatrice. Les ruraux sont attachés aux valeurs traditionnelles en lien notamment avec le fait religieux qui reste important dans la vie des Français du XIXe siècle, très majoritairement catholiques. L’Église a également un rôle important dans l’instruction, en particulier dans les écoles publiques de filles.

Ecoute la leçon

2. L’émergence du monde ouvrier

Le dossier pour construire ta leçon :
L’émergence d’une classe ouvrière [PDF]

La leçon

Avec l’essor de l’industrialisation au XIXe siècle, les ouvriers, catégorie sociale largement associée à la ville et à l’industrie, prennent une place de plus en plus importante dans la société.

Sous le Second Empire, les ouvriers représentent 27 % de la population active (contre 51,5 % dans l’agriculture). Si leurs conditions de vie s’améliorent (augmentation des salaires), elles restent difficiles, surtout pour les personnes seules. L’alimentation représente la moitié de leur budget, les loyers sont chers et les loisirs restent rares (le cabaret est « l’église de l’ouvrier ») sans parler des risques d’accidents liés à la mécanisation.

Face aux ouvriers, les régimes en place ont des attitudes ambiguës. Si l’instauration de la Deuxième République en février 1848 annonçait des progrès sociaux en faveur du monde ouvrier (limitation du temps de travail, Ateliers nationaux), la répression violente en réaction aux Journées de juin est une désillusion pour les ouvriers français. Sous le Second Empire, Napoléon III a conscience des difficultés du monde ouvrier et de la nécessité d’y répondre notamment pour limiter les risques de révolutions. Il prend des initiatives teintées de paternalisme dans ce sens (patronage de crèche ou d’asiles ouvriers) et ouvre même la voie à un droit de grève encadré avec la loi Ollivier de 1864. Toutefois, ces progrès sociaux n’empêchent pas le régime de réprimer les mouvements sociaux (grèves du Creusot en 1870).

Dans ce contexte, les ouvriers prennent progressivement conscience de former une classe sociale à part entière. Pourtant, les ouvriers ne constituent pas un groupe homogène : il existe une très grande diversité de métiers ouvriers (journaliers, ouvriers spécialisés…). Cependant, ils connaissent pour la plupart les mêmes conditions difficiles d’existence et partagent souvent les mêmes revendications (Manifeste des soixante). Portée par des intérêts communs, une classe ouvrière émerge ainsi au milieu du XIXe siècle et va constituer un mouvement de plus en plus structuré et politisé, à l’image de l’Association internationale des travailleurs (1864) qui pousse à l’agitation sociale à la faveur de certaines lois libérales du Seconde Empire (loi Ollivier).

Ecoute la leçon (lue par Sajaline, 1A)

3. La bourgeoisie, nouvelle élite économique, politique et sociale

Le dossier pour construire ta leçon :
La bourgeoisie, nouvelle élite économique et politique [PDF]

La leçon

A partir du milieu du XIXe siècle, les élites traditionnelles (aristocratie) cèdent progressivement la place à une nouvelle élite économique, politique et sociale : la bourgeoisie.

L’industrialisation et l’extension du marché liée au développement du réseau ferroviaire, à la révolution du crédit et au libre-échangisme (Traité Cobden-Chevalier de 1860) sous le Seconde Empire créent un contexte favorable aux affaires. Les hommes d’affaires, symboles de l’élite bourgeoise, constituent d’énormes fortunes (James de Rothschild) et bâtissent ou consolident des empires industriels à la faveur de « beaux mariages » (homogamie voire endogamie). Pourtant, l’influence des grands patrons du Second Empire dépasse largement le cercle des affaires : ils ont un rôle de plus en plus grand dans la politique, à l’exemple d’Eugène Schneider, patron d’une grande entreprise au Creusot qui est maire, député et ministre.

Dans la société, cette bourgeoisie dont l’influence est croissante, n’est pas pour autant homogène. Il faut distinguer la très haute bourgeoisie, nouvelle élite dirigeante, des autres : les « bons » (négociants, industriels…), les « moyens » (médecins, notaires, avocats…) et les « petits » bourgeois (artisans aisés, petits fonctionnaires). Malgré tout, les bourgeois ont en commun la volonté d’adopter un mode de vie parfois tape-à-l’œil qui les distingue du peuple. L’argent, la culture (musique, littérature), un grand logement, des vêtements élégants sont autant de caractéristiques qui permettent à la bourgeoisie d’affirmer sa place privilégiée dans la société. Dans sa quête de nouveaux loisirs et à la faveur du développement du chemin de fer, la bourgeoisie urbaine participe ainsi à l’essor d’un tourisme balnéaire : c’est la grande mode des stations balnéaires, aménagées sur le littoral.

Ecoute la leçon (lue par Frédéric, 1E)


Le schéma-bilan de la leçon : “La société française en mutation”


Documents

– activité PPO : Les frères Pereire, acteurs de la modernisation économique [PDF]

– activité PPO : Le droit de grève : 25 mai 1864 [PDF]

– Entraînement BAC : La société française en mutation

Les dossiers de la semaine

Les Premières, voilà les dossiers de cours qui vous serviront de base pour la construction des vos savoirs cette semaine.

Vous aurez 2 séances pour lire, analyser et exploiter votre dossier en groupe avec l’aide de votre professeur. Lors de la troisième séance, votre porte-parole présentera la leçon réalisée (5 à 7 minutes par groupe).

Les résultats de vos travaux seront exploités dans l’atelier “blog” pour la mise en ligne des leçons et des outils complémentaires (quiz, vidéos, jeux…).

H2.C2.B1. : Une France encore rurale (1848-1870) [PDF]

H2.C2.B2. : L’émergence d’une classe ouvrière [PDF]

H2.C2.B3. : La bourgeoisie, nouvelle élite économique et politique [PDF]

H2.C2/PPO2 : Les frères Pereire, acteurs de la modernisation économique [PDF]

H2.C2/PPO3 : Le droit de grève : 25 mai 1864 [PDF]

– Rappel des principes de la méthode de travail en classe : savoir, savoir-faire, savoir-être [PDF]

Fiche de notation [PDF]

A. Industrialisation et urbanisation en France

1. Les innovations techniques au service de la production

Au XIXe siècle, les sources d’énergie traditionnelles (eau, vent, animaux) sont progressivement remplacées par une invention capitale pour l’industrialisation : la machine à vapeur. Améliorée dans son fonctionnement depuis le XVIIIe siècle (James Watt), elle permet d’augmenter fortement la production de produits manufacturés, notamment dans l’industrie textile (filatures), mais également de pomper l’eau dans les mines de charbon.

D’une manière générale, l’industrie, en particulier les secteurs du textile et de la sidérurgie, profite des innovations techniques qui visent à accroître les productions et à limiter le coût de fabrication. Conscient que l’industrialisation est le moteur du développement économique, en France, l’État soutient l’innovation par une politique de modernisation du pays, en particulier sous le règne de Napoléon III.

Entre 1848 et 1870, la production de charbon, matière première essentielle aux besoins des industries, passe de 4 millions de tonnes à 13 millions de tonnes en France. Cette évolution s’accompagne logiquement d’une augmentation du nombre de mineurs (+150%).

Dans le domaine de la métallurgie, on relève le même élan avec une croissance du nombre de hauts-fourneaux favorisant ainsi la production de fonte (acier) qui permet la réalisation de… machines à vapeur.

Ecoute la leçon (lue par Nicolas H., 1E)

2. Les transports modernisés

Dans le prolongement de la machine à vapeur vient l’invention de la locomotive à vapeur (Richard Trevithick, 1804) qui va révolutionner le transport : c’est le développement du chemin de fer. Entre 1848 et 1870, la longueur des voies ferrées en France passe de plus de 2000 km à plus de 20 000 km. En 1857, la ligne Paris-Lyon-Méditerranée (« PLM ») reliant les trois principales villes françaises est ouverte. Conscient de l’intérêt économique et industriel du chemin de fer, l’État participe activement à son développement (conventions ferroviaires État-compagnies, 1859). Sur le plan économique, l’extension du réseau ferroviaire accélère l’unification du marché national.

Le bateau à vapeur fait également son apparition sur les fleuves français puis sur les voies commerciales maritimes. Il s’impose progressivement sur les navires à voiles à partir de 1850, notamment grâce à l’utilisation de l’hélice. Le premier navire militaire propulsé principalement par la machine (le Napoléon) est lancé en 1850.

Plus généralement, la question de la modernisation des voies de communication s’impose notamment pour faciliter les échanges avec les autres pays. De nouveaux canaux sont ainsi creusés et de grands ports (Bordeaux, Nantes, Marseille) sont modernisés.

Ecoute la leçon (lue par Shaïna O., 1E)

3. La croissance urbaine et les nouveaux paysages urbains

L’activité pour construire ta leçon :
Dossier sur l’urbanisation de la France (1848-1870)

La leçon

Au XIXe siècle, la France connaît une forte urbanisation. Entre 1848 et 1870, la part de la population urbaine passe ainsi de 24 % à plus de 31 %. Les villes sont de plus en plus peuplées : entre 1846 et 1872, le nombre d’habitants à Paris passe de 1 million à 1,8 millions (à Marseille la population passe de 183 000 à plus de 300 000 habitants).

La croissance urbaine est liée à l’industrialisation qui marque la France du XIXe siècle et en particulier le Second Empire. Les villes sont attractives : outre les industries qui nécessitent une forte main d’œuvre, le commerce et les services sont également pourvoyeurs d’emplois. Cette attractivité favorise ainsi l’exode rural : les habitants de la campagne les plus pauvres et les moins qualifiés partent vers les villes. Si les villes industrielles, en particulier dans le textile et la métallurgie, connaissent une forte croissance (Roubaix, Tourcoing, Lens), les villes portuaires (Le Havre, Calais, Marseille) mais aussi touristiques (Cannes, Nice) voient également leur population augmenter.

Les grandes villes françaises du milieu du XIXe siècle, confrontées à une forte augmentation de leur population mais également à des enjeux sanitaires (épidémies de choléra), se transforment. Sous le Second Empire, des politiques de grands travaux sont engagées dans les grandes villes (Paris, Lyon, Bordeaux, Lille…) : les centres urbains sont agrandis, les quartiers insalubres sont détruits au profit de quartiers mieux aérés avec des parcs et des immeubles réguliers. Les services et les équipements se développent (réseaux de transports, hôtels de ville, hôpitaux…). La transformation de Paris, sous la baguette du préfet Haussmann, symbolise ces mutations urbaines impulsées sous le Second Empire.


Vocabulaire

Filature : usine qui produit en grande quantité des fils textiles.

Industrialisation : diffusion d’un nouveau mode de production associé à l’emploi de machines et à une production en grande quantité dans les usines.

Métallurgie : ensemble des industries et des techniques qui assurent la fabrication des métaux et de leurs alliages.

Produits manufacturés : marchandise issue de la transformation de matières premières en usine.